Comprendre la protection sociale en France, nécessite de remonter bien au-delà de la création de la Sécurité Sociale. Si cette création constitue une avancée majeure, (A certains égards, On pourrait parler de rupture avec les périodes précédentes) nous ne passons tout de même pas de rien à la Sécu.
Il est toujours difficile de simplifier l’histoire, car les choses ne sont ni mécaniques, ni binaires. Ce ne sont pas des simplifications du type « le temps d’avant la révolution de 1789, et le temps d’après la révolution » ou « avant la révolution industrielle et le temps de l’industrie » ou encore « l’avant 45 et l’après 45 »… Les ruptures ne sont pas aussi brutales.
Dans ce rapide regard sur l’histoire de la protection sociale, je ne veux pas entrer dans le détail des évolutions qui l’ont marqué. C’est pourquoi je ferais démarrer ce regard à partir de la fin du 18° siècle. Période qui constitue une charnière dans de nombreux domaines qui vont influer sur la construction de nos systèmes de protection sociale
Dans ce regard historique, je ne veux pas faire un simple inventaire exhaustif des dates qui ont marqué l’histoire de la protection sociale.
Pour moi ce qui a été important pour comprendre ces dispositifs ou systèmes qui se sont mis en place,
-c’est le repérage dans cette histoire, des périodes qui ont eu une place majeure dans les transformations profondes qui ont marqué durablement nos sociétés.
-c’est d’avoir pu identifier les valeurs de ceux et celles qui ont pris une place importante dans la construction d’un « Vivre ensemble » qui est en permanence à renouveler aujourd’hui encore.
Dans cette identification des points marquants, ce ne sont pas seulement des dates, mais plutôt des périodes et des processus qui m’ont le plus aider..
Ainsi, la révolution française ne se résume pas à la prise de la bastille le 14 juillet 1789. Il en est de même pour la révolution industrielle. Quand je parlerais de celle-ci, je ne désignerais pas une rupture brutale entre un monde sans industrie et un mode industrialisé. Je parlerais d’un processus long qui a marqué le XIX° et le XX° siècle, et dont la période charnière me semble être la 2° partie du 18° et la première moitié du XIX° siècle.
Les évolutions de nos sociétés sont complexes. « L’histoire ne progresse pas de façon unilatérale en permanence », nous dit Robert Castel. «Une métamorphose est une conciliation, un accrochage, une synthèse entre le « même » et « l’autre ». Ce n’est pas nécessairement parfait, ni extrêmement précis, mais c’est au moment où il y a du « même » et du « différent ». L’histoire, ce qui advient, est quelque chose qui fait date, qui fait rupture. Cela amène de l’innovation par rapport à une situation antérieure. On invente mais on n’invente pas tout. On ne repart pas de zéro. Au contraire, on reprend »
Il me semble que nous devons intégrer cette démarche dans notre regard sur l’histoire si nous voulons être capable, de faire évoluer nos systèmes pour répondre aux questions des hommes et des femmes d’aujourd’hui, dans un monde qui est toujours aussi complexe. Du moins c’est ma conviction et c’est pour cela que je vais publier sur mon blog une série de 4 textes :
- La déclaration des droits de l’homme et La période de la révolution Française.
- Le développement d’une société industrielle et salariale
- Pas d’Homme libre sans propriété … La construction progressive d’une propriété sociale collective
- Enjeux actuels au regard de l’histoire : Consolider le système de Protection sociale, ce n’est pas défendre une organisation, mais les valeurs qui l’on fait naître.