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Et le Conseil National du Parti Socialiste décida le 24 juin de ne pas voter la confiance au gouvernement Philippe. Le Parti Socialiste a donc fait le choix d'être dans l'opposition.

Cet épisode pourrait être considéré comme banal s’il n'était pas un énième épisode de l'histoire d'un Parti qui n'arrête pas de fuir ses responsabilités.

J'aurais eu envie de dire après le désastre de la présidentielle et des législatives: "Dans sa grande sagesse, le Parti Socialiste s'est ressaisi et à choisi de se positionner de manière constructive, en participant à la construction législative et en décidant de ses votes au regard des résultats au terme des débats".

Pour cela bien sûr, il ne faut pas à priori choisir la défiance!

Et c'est pour cela qu'au lieu de dire ce que j'aurais aimé dire, je suis obligé de dire ce que je constate "Le Parti  Socialiste, dans sa grande vieillesse a perdu les pédales et prend des décisions qui ne servent à rien, si ce n'est d'accélérer son dépérissement."

À peine le Conseil National terminé et la position ridicule prise à 85%, 3 camps se font jour:

  • Ceux qui voteront contre le discours de politique générale
  • Ceux qui voteront pour
  • Ceux qui s'abstiendront.

Ça fait plus de 25 ans que le PS n'arrive à voter des positions à une large majorité, que s'il s'agit de s'opposer.

 

Ça fait plus de 25 ans que le PS essaie de se sauver en trouvant un ennemi à descendre. Longtemps il l’a trouvé à l'extérieur: la droite bien sûr. Depuis 88, la gauche n'a gouverné que parce que les électeurs ont rejeté la droite (l'inverse est aussi vrai)

En 95 et en 2003, au-delà des adversaires traditionnels que constitue la droite, le PS a pris la CFDT pour cible.

  • En 95, Jospin avait repris sèchement Claude Evin, en accord avec Nicole Notat, qui avait trouvé le Plan Juppé sur l'Assurance Maladie intéressant, en lui disant "quand on est dans l'opposition, on s'oppose".
  • En 2003, qui peut oublier comment François Hollande et Martine Aubry ont accueilli Bernard Thibault à leur congrès, en pleine réforme des retraites et comment ils ont refait l'unité du Parti  sur le dos de la CFDT qui avait osé donner son accord à une réforme des retraites sous un gouvernement de droite. Réforme qui, rappelons-le, a permis​ à plus de 1,2 Millions salariés de partir en retraite plus tôt.

Mais plus le temps passe, cibler les adversaires extérieurs ne suffit plus à sauver le Parti. Alors, il faut trouver des adversaires en interne. Mais pour que ça marche, il faut cibler haut.
Alors, le PS n'a pas lésiné. Il a visé très haut, le Président de la République sorti de ses rangs. Il a développé un art tout particulier durant tout le mandat de François Hollande, pour ne jamais entraver l’action des frondeurs, jusqu’à empêcher la candidature Hollande.

Aujourd'hui, avec son opposition à Macron, le PS réussi un exercice dans lequel il excelle, celui de la synthèse. En Macron, il réunit  l'ennemi extérieur et l'ennemi intérieur. En s'opposant à Macron, le PS réconcilie 25 ans d'histoire.

Faut-il pleurer? Faut-il en rire?
Fait-il envie ou bien pitié
Je n'ai pas le cœur à le dire
Je laisse le lecteur se faire son idée

Gaby BONNAND

Tag(s) : #Politique, #Démocratie, #Réformisme
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