Dans le dossier « éco et entreprises » du monde daté de Dimanche 11 et lundi 12 Février 2018, un article titré « Les pétroliers renouent avec les mégaprofits » attire mon attention. Il faut le lire 2 ou 3 fois pour réaliser que ce qui a étonné à la première lecture soit une réalité.
Alors qu’on traite des énergies fossiles, celles qui contribuent d’une part à la pollution de la planète et d’autre part à l’épuisement de ressources naturelles de cette même planète, à aucun moment, non à aucun moment, cette question des mégaprofits est mises en relation avec les questions environnementales.
Le journaliste fait référence à la satisfaction des actionnaires et même à « leur plaisir » pour reprendre le terme que prête le journaliste à Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre d’énergie de l’institut français des relations internationales qui invite à « la prudence devant les incertitudes qui subsistent ».
De quelles incertitudes parlent cet éminent responsable ? Et bien en fait ce qui semble l’inquiéter, ce sont les raisons de ces formidables bonus : Un prix élevé du baril qui n’est pas sûr de rester élevé car la demande est en croissance et le risque est grand de voir chuter le cours du baril.
Pour tous ceux que le journaliste interroge dans son article, que ce soit le PDG de TOTAL, Patrick Pouyanné, Amrita sen analyste de l’agence Bloomberg, Bob Dudley directeur général de BP, Denis Florin un autre analyste de « Lavoisier Conseil » cette fois, l’incertitude vient effectivement de cette demande en constante progression qui risque de faire chuter le prix du baril et qui au final ne permet pas de faire des investissements coûteux pour aller accéder à des zones difficiles d’accès, alors que d’autres risquent d’y aller.
Je suis probablement naïf, très très naïf, mais je me pose des questions : Pourquoi ces dirigeants d’entreprises n’orientent pas les investissements vers le développement d’énergies renouvelables ? Pourquoi le journaliste de l’article, Nabil Wakim, ne met pas cette situation en perspective des objectifs de réduction de l’extraction d’énergie fossiles ?, pourquoi, il ne les questionnent pas sur cette problématique ?
Sur une demi-page du Monde, on est capable de parler de l’industrie du pétrole sans aborder la question du développement durable. J’avoue que les bras m’en tombent.
Après des interrogations très naïves, une explication et une urgence à régler.
Peut-être que la définition de l’entreprise qui réduit son objectif au partage du bénéfice entre propriétaires, comme le stipule l’article 1832 du code civil, est l’explication de ce regard exclusivement tourné vers les actionnaires et « leur plaisir » de la part des dirigeants d’entreprises et de tous ceux qui ont partie liée avec eux.
Il est donc très urgent que la définition de l’entreprise s’élargisse à d’autres intérêts que les seuls intérêts des actionnaires.
Certes ça ne suffira pas, mais les sommets ne s’atteignent qu’en marchant pas à pas.
Gaby BONNAND
Le monde économie et entreprise des 11 et 12 Février "Les pétroliers renouent avec les mégaprofits