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La liberté de la presse est un marqueur essentiel de la démocratie. Les premiers concernés, les journalistes font trop souvent les frais d'une liberté de la presse bafouée.

Observateurs de la vie sociale, économique, politique... Les journalistes sont essentiels pour donner à voir la complexité des réalités et contribuer à ce que les citoyens participent au dynamisme démocratique.

Cette obligation de tenir informer le plus objectivement possible, ne signifie pas pour autant que les journalistes se doivent être neutres. Ce qui au demeurant ne veut rien dire. La neutralité n’existe pas mais la recherche d’objectivité existe.

Je ne pense pas que Nicolas Beytout dans sa chronique à la matinale d’Europe 1, le 6 septembre est été dans une logique de recherche d’objectivité sur le dossier des retraites et sur la place qu’occupe la CFDT et Laurent Berger son Secrétaire général de la CFDT dans l’espace public.

Dire comme le dit le journaliste chroniqueur que suite à la présentation du rapport Delevoye « la CFDT veut carrément repartir d’une feuille blanche, autrement dit, tout ce qui a été construit en deux ans de travail et de discussions par jean Pierre Delevoye serait à mettre à la poubelle », est non seulement une fausse information, une fake news, c’est un acte marqué par la volonté de nuire

Monsieur Beytout a probablement pris de longues vacances depuis Septembre 2017. On peut même se demander s’il est revenu. A toutes fins utiles je lui rappellerais qu’en date du 4 septembre, soit 2 jours avant sa chronique, Laurent Berger, répondant à une question d’un journaliste concernant l’annonce faite par le gouvernement d’une consultation citoyenne, a dit « Je ne suis pas contre plus de démocratie participative, à condition qu'on ne reparte pas de zéro ».

En fait Monsieur Beytout est peu préoccupé par ce qui se fait et se dit réellement pour fabriquer une parole et une pensée. Il sait Monsieur Beytout. Naturellement, il sait. Peu importe ce que dit la CFDT ou Laurent Berger. L’important c’est que monsieur Beytout puisse dire, à qui veut l’entendre, que tous les syndicats sont contre une réforme des retraites car on le sait bien ce pays n’est pas réformable. Peu importe ce que disent les syndicats eux-mêmes. Ce qui est important c’est d’entendre ce que Monsieur Beytout pense.

Il est énervé Monsieur Beytout car il sait bien que ce qu’il pense ne colle pas avec ce que dit et fait la CFDT. Alors il invente, il fabule. La CFDT ne fait pas de propositions. « Celui qui est réputé le plus constructif » Laurent Berger n’aurait « qu’une liste de courses ».Mais le Pire pour monsieur Beytout, c’est que Laurent Berger ne verrait pas « d’urgence à réformer ».

Monsieur Beytout est en colère. Non seulement Monsieur Beytout a des problèmes avec la lecture des faits exacts, mais il a également des problèmes de lectures des différents rapports et notamment celui du COR. Pour lui notre système de retraite enregistre des déficits. Confondant court terme et long terme, il balance des chiffres qui n’ont rien à voir avec ce qui est devant nous. Le rapport du COR de Juin 2019 nous dit que le retour à l’équilibre, compte tenu des décisions déjà prises (allongement déjà prévu dans la loi Touraine, les effets des différentes mesures prises dans le passé…) sera effectif en 2040, y compris avec un taux de croissance faible de l’ordre de 1% annuel. Cela ne veut certes pas dire que la question financière n’est pas importante. Mais aujourd’hui, ce n’est pas la question. La vraie question est celle de l’équité et la justice sociale qui structurera la future réforme.

C’est pour cela que la prochaine réforme doit être guidée par la recherche d’une justice plus grande dans notre système de retraite, n’en déplaise à Monsieur Beytout qui n’a pas plus que quiconque légitimité à distribuer des points de bonnes conduite aux différents acteurs sociaux de la société.

Mais Monsieur Beytout est un homme de clan. En fait les questions de justice et d’équité, ce n’est pas son truc. Son truc c’est la défense des siens (Il n’a de ce point de vue rien à envier à tous les corporatistes qu’il dénonce),

  • Ceux qui sont bien nés, du bon côté du périph, pour être un peu provocateur, ceux qui demain seront cadres, ceux qui auront des carrières qui commenceront plus tard après de longues études et qui seront pénalisés par la remise en cause d’un âge pivot à 64 ans.
  • Le patronat qui est inquiet de voir encore une fois « une réforme vider de son ambition », Ambition qui peut être pour Monsieur Beytout que « la réduction des déficits ».

Je ne dénis à personne, pas plus à Monsieur Beytout qu’à quiconque, le droit d’être en désaccord avec moi ou avec d’autres. La liberté d’opinion est une donnée essentielle en démocratie. Mais la négation des réalités n’est pas une opinion. Utiliser cette méthode à des fins politiciennes,  quand on est journaliste, n’est pas le meilleur moyen pour soutenir tous les militants et militantes de la liberté de la presse.

Gaby BONNAND

Tag(s) : #Retraite, #Beytout
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