13 Octobre 2019
Bien sûr Emmanuel Macron n'est pas un homme que je classerais dans les antidémocrates. Mais je ne le classerais pas ou plus non plus dans la liste des hommes et des femmes qui représentent l'idée que je me fais de la démocratie.
Sur le plan intérieur j'ai souvent exprimé depuis son élection mes désaccords profonds avec sa conception du débat politique.
Sur le plan intérieur encore j'ai souvent manifesté ma différence de vue concernant le dialogue social.
La réaction d'Emmanuel Macron au camouflet qu''il vient de recevoir par le parlement européen qui a refuser de valider la candidature de Sylvie Goulard comme commissaire européen, est révélatrice d’une vision, d'une conception même très restrictive de la démocratie.
Il veut des explications de la part d’Ursula Von der Leyen qui lui aurait promis qu'il n'y aurait pas de problème.
Curieuse réaction en effet que de vouloir des explications de la part de la future présidente de la commission européenne.
Surtout curieuse conception de la démocratie que de demander au responsable du pouvoir exécutif, des explications sur le choix du pouvoir législatif, qu'est le parlement.
Réaction finalement pas si curieuse que cela pour quelqu'un qui analyse le monde comme une pièce de monnaie : un côté pile avec les progressistes et un côté face avec les populistes.
Une haute considération de soi-même, un gout prononcé pour la mise en scène et du monologue, une perception binaire du monde, la certitude d'avoir un sens inné des choix justes pour le bien des gens, de la nation, de l'Europe, et du monde ne sont pas des qualités qui placent naturellement ceux qui en disposent, dans mes références démocratiques.
Emmanuel Macron doit prendre conscience très rapidement après avoir essuyé des revers au plan intérieur et maintenant au plan européen, qu'il est temps de revenir à une attitude moins arrogante et moins empreinte de leçons, et une pratique du pouvoir plus collaborative et moins verticale.
Emmanuel Macron en est-il capable ? Il lui reste peu de temps pour le prouver et il y a urgence absolue.
Gaby BONNAND