La fiscalité est devenue un enjeu majeur. De plus en plus de voix se font entendre pour combattre cette déferlante anti-impôt.
Les lobbies aussi nombreux que les niches fiscales apparaissent comme les seuls interlocuteurs d'un pouvoir qui n'en finit pas de se prendre les pieds dans le tapis d'une réforme fiscale annoncée mais toujours repoussée..
Dans une tribune de libération du 1° Octobre, l'historien Romain HURET (spécialiste des Etats Unis), rappelle que la création de l'impôt progressif sur le revenu est "l'une des plus importantes conquêtes démocratiques du XX° siècle... le paiement de l'impôt devint un acte public et citoyen" et ainsi cette contribution permettait de "créer une société industrielle plus solidaire".
Romain HURET nous rappelle que depuis les années 70," l'idéologie de réciprocité" (chaque contribuable veut avoir un regard sur l'utilisation de son argent) s'est développée au détriment d'une vision plus sociétale de l'impôt avec pour conséquence des effets désastreux sur la progression des inégalités et "l'érosion des services publics". Pour lui revenir aux origines intellectuelles de l'impôt progressif est nécessaire car "les partisans de la solidarité fiscale rament à contre-courant de la vision d'une réciprocité de l'impôt qui gagne sans cesse du terrain".
Dans son communiqué, la CFDT est claire. Elle demande que l'on arrête de traiter la fiscalité par petit bout et rappelle que l'impôt "est un élément central de notre pacte social". Sa réhabilitation "suppose d’engager une réforme en profondeur de la fiscalité globale qui rétablisse de l’équité, de la confiance, de la stabilité dans notre système fiscal".
Gaby BONNAND