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Ce blog est un espace d'expression. Il a pour ambition de s'inscrire dans le débat politique, social et sociétal. "Ouvertures" signifie que le débat y est possible dans le respect des valeurs qui président à des débats démocratiques: écoute, respect des individus, sincérité ... C'est un espace dans lequel tous et toutes sont invités à s'exprimer. c'est par le débat que les idées progressent et s'enrichissent. Pour ceux et celles qui le souhaitent, il est possible de s'abonner, en suivant les indications sous la rubrique "s'abonner", situé à la droite de l'article.

Billet d'humeur

Il était une fois, un pays très attaché à ses spécificités et autres particularités. Il faut dire qu’elles sont nombreuses, dans ce pays qui coupa la tête au Roi et qui installa la République dans les palais de la royauté.

Au pays de la liberté, les spécificités et particularités corporatistes de toutes natures, ont la vie dure. Abolit par la loi le chapelier au moment de la révolution, le corporatisme souvent à l’origine de ces spécificités et des particularités n’est pas réapparu avec la reconnaissance du syndicalisme comme aiment le dire les libéraux adeptes de raccourcis historiques.  Le syndicalisme clandestin d’abord puis légal par la loi de 1884, peut être considéré comme une réponse aux spécificités et particularités corporatistes, que la bourgeoisie industrielle et commerçante, s’était octroyée au nom de la lutte pour la liberté. Celle-ci était surtout une lutte pour la propre liberté d’entreprendre des siens au mépris des libertés de tous les autres.

Au pays de l’égalité, il a toujours été plus facile d’en parler que de la faire vivre. Rappelons simplement pour mémoire les combats de Pierre Laroque et des créateurs de la Sécu, en 1945, pour transformer les assurances sociales en régime unique de sécurité sociale. Les artisans s’y sont opposés, les commerçants s’y sont opposés, les paysans s’y sont opposés, les cheminots s’y sont opposés, les gaziers s’y sont opposés, les mineurs s’y sont opposés, et bien d’autres professions qui avaient créé leur propre couverture dans le cadre des lois sur les assurances sociales de 1928-30, s’y sont opposées.

Au pays de l’égalité, nous sommes tous attachés à nos spécificités et particularités construites au fil du temps, spécificités et particularités de notre profession, de notre classe, de notre caste, de notre rang, parfois même de nos familles, de notre statut professionnel, fiscal ou social…

Ces spécificités et particularités deviennent naturelles et conduisent certains détenteurs des plus avantageuses, à les élargir au-delà des règles écrites ou intuitives qui façonnent notre façon de vivre ensemble.

Dans cet archipel de spécificités et de particularités, l’appel à plus de rigueur, à plus d’économie, à moins de dépenses, à plus de transparence, à plus de solidarité, devient vite insupportable quand certains, parmi ceux qui y invitent, semblent avoir oublié de s’appliquer rigueur, mesure et transparence à eux-mêmes.  

Au pays de l’égalité proclamée, l’équilibre entre entre attachement à nos propres spécificités et particularités et méfiance envers les spécificités et particularités des autres, est très précaire. Lorsque l’équilibre est rompu, Il ne faut pas s’étonner que cette méfiance se transforme en ressentiment.

Au pays où la fraternité devait servir de ciment entre liberté et égalité, des coins ont été mis dans notre façon de faire société par des pratiques conscientes ou inconscientes d’extension de spécificités et particularités devenues « privilèges exorbitants ». Des rémunérations scandaleusement élevés et échappant à toute rationalité économique, que s’octroient Patrons et cadres dirigeants de grandes entreprises, aux abus de responsables politiques dans l’usage de leurs spécificités et particularités, la fraternité est en train de se transformer en  arrogance, jalousie et haine.

Est-ce à dire que dans la dénonciation des pratiques inacceptables de de Rugy, si elles sont avérées, il n’y a que ressentiment, jalousie ou haine ? Probablement pas.

Il y a probablement un peu de volonté d’une société un peu plus juste, un peu plus égalitaires, un peu plus solidaire.

Probablement je veux y croire… Mais sans naïveté

Gaby BONNAND

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M
Effectivement notre pays est très paradoxal. Nous sommes les champions de la "déclaration" des droits de l'homme mais ps les champions des droits de l'homme. Il suffit de voir comment sont traités les demandeurs d'asile dans nos centres de rétention. Quant à de Rugy, ses homards, son vin à 500 euros ainsi que son air content devant sa belle table il est ridicule et illustre une absence de maturité et un goût pour l'apparat dignes de l’ancien régime ! ça craint !
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C
J'ai connu De Rugy député d'Orvault faisant dans mon quartier une réunion de point de mandat et çà m'avais plu dans sur la forme que sur le contenu. <br /> Ses choix politiques lui incombent. Il faut savoir en faire. Je crois que les excès dénoncés ressortent de l'apprentissage et qu'un devoir d'inventaire des agissements passés s'imposent avant de couper d'autres têtes.
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