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Ce blog est un espace d'expression. Il a pour ambition de s'inscrire dans le débat politique, social et sociétal. "Ouvertures" signifie que le débat y est possible dans le respect des valeurs qui président à des débats démocratiques: écoute, respect des individus, sincérité ... C'est un espace dans lequel tous et toutes sont invités à s'exprimer. c'est par le débat que les idées progressent et s'enrichissent. Pour ceux et celles qui le souhaitent, il est possible de s'abonner, en suivant les indications sous la rubrique "s'abonner", situé à la droite de l'article.

Parler d'une répartition plus juste de la richesse, ne dit rien sur la richesse créée.

Dans le Monde du 16 février 2024, présentation d'une étude  de l’OFCE[1] qui indique que le travail ne paye pas au contraire des revenus du patrimoine.   "Le pouvoir d’achat est tiré [depuis 2019] par d’autres composantes du revenu que le salaire : il est essentiellement soutenu par le dynamisme des revenus du patrimoine " indique Mathieu Plane, un des auteurs de l'étude.

De manière peut être rapide, on peut dire que le résultat de cette étude montre que la richesse provient moins du travail que de la rente.

Si cette situation provoque des inégalités entre ceux qui ont du bien et ceux qui n'en ont pas, elle interroge aussi sur la manière dont se créée la richesse.

Les questions auxquelles sont confrontées nos sociétés ne sont pas simplement celles d'une meilleure réparation de la richesse pour lutter contre les inégalités, mais celles de la création de richesse.

La richesse issue de la spéculation sur l'immobilier ne produit ni biens, ni services, que je sache, mais elle produit de la richesse pour celui qui a du bien.

Comment dans ces conditions lutter pour une meilleure répartition de la richesse sans s'interroger sur la production de richesse?

C’est une question qui me parait essentielle, au moment où un certain nombre de partis politiques de gauche (je ne parle pas des partis de droite. On ne les attend pas sur cette question) font de la répartition de la richesse leur seul axe de bataille, laissant du même coup supposer que la façon dont est créée la richesse est satisfaisante.

Il est totalement incompréhensible de distinguer les 2 axes : création et répartition de la richesse.

La seule manière pour agir de front sur ces 2 leviers, c’est de reprendre pied sur la question du travail, c'est de réinvestir le travail.

Remettre au centre de la réflexion sur la création de richesse et sa répartition, le travail, ses conditions d'exercice,  son organisation, sa finalité, sa qualité et celle de sa production de biens ou de services, son sens,  me semble essentiel

De ce point de vue, heureusement, dans d’autres sphères comme celui du syndicalisme et du dialogue social ou comme celui de la recherche, la réflexion et l’action sur la place du travail  tiennent de plus plus de place :

Du côté syndical et du dialogue social, c’est tout d’abord les assises du travail et le rapport[2] qui en est sorti, rédigé par les rapporteurs des  assises, Sophie Thiéry et Jean Dominique Sénard, ouvre des perspectives pour reconsidérer le travail confronté à 3 grandes transformations, celle de l’environnement, celle de la démographie et celle de l’intelligence artificielle[3]..

C’est ensuite la négociation autour du « pacte de la vie au travail [4]» qui englobe plusieurs thèmes de négociations, qui au-delà de la réflexion, constitue un levier d'action concret pour transformer le travail.

Du côté de la recherche, je citerais les travaux entrepris par de nombreux chercheurs et chercheuses, qui sous la Direction de Bruno Pallier ont  sorti une publication « Que sait-on du travail[5] » aux éditions sciences-po, dont le contenu avec les différentes contributions, est un véritable outil pour penser et agir sur la place du travail.

Gaby BONNAND

 

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