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Ce blog est un espace d'expression. Il a pour ambition de s'inscrire dans le débat politique, social et sociétal. "Ouvertures" signifie que le débat y est possible dans le respect des valeurs qui président à des débats démocratiques: écoute, respect des individus, sincérité ... C'est un espace dans lequel tous et toutes sont invités à s'exprimer. c'est par le débat que les idées progressent et s'enrichissent. Pour ceux et celles qui le souhaitent, il est possible de s'abonner, en suivant les indications sous la rubrique "s'abonner", situé à la droite de l'article.

Bonne Année 2014

En ce premier jour de l'année, je voudrais vous faire part d'un "rêve". celui de Jean Baptiste de Foucault, initiateur du pacte civique et fondateur de Solidarité Nationale Contre le Chômage. Je le fais bien sûr avec son accord. C'est un rêve qu'il a exprimé lors d'une soirée du "Pacte civique" en décembre 2013. A sa lecture j'ai éprouvé beaucoup de proximité avec cette manière de voir les choses. Dans ce rëve les hommes et les femmes ne se résument pas à des courbes ou des statistiques. Alors j'ai envie de le partager.

En cette nouvelle année, je vous souhaite à tous de participer par vos engagements divers à la concrétisation de ce rêve.

Gaby BONNAND

"J’ai « fait un rêve », pour reprendre, modestement, une expression célèbre. Un rêve de techno-prospective conviviale, si je puis dire. Le voici :

A la suite des chocs électoraux brutaux de 2014, notre pays pris soudain conscience tant de ses nombreux retards accumulés que de sa capacité, en s’appuyant sur la société civile, d’engendrer de nouvelles formes de développement, centrées autour des idées de sobriété, de créativité, de justice et de fraternité. Seules, elles pouvaient permettre de résorber simultanément les trois dettes financières, sociales et écologiques.

On se demanda pourquoi, au sein de la zone euro, plusieurs pays obtenaient des performances en matière d’emploi bien supérieures aux nôtres. On s’aperçut que dans ces pays, les forces vives s’étaient mises autour de la table pour prendre le problème du chômage à bras le corps et s’impliquer collectivement à le résoudre, en acceptant chacune d’en payer le prix: des prélèvements obligatoires élevés, mais orientés prioritairement vers l’emploi. Cet exercice, au fond, on ne l’avait jamais vraiment essayé. Un « Grenelle de l’emploi » fût donc organisé, qui fût pris au sérieux, et donna de bons résultats. Qu’on e juge.

D’abord les demandeurs d’emploi furent invités aux débats, et, à cet effet, on les aida à s’organiser, ce qui n’avait jamais été le cas.

Ensuite, on cessa de congédier la mondialisation et on affronta lucidement la question de la compétitivité et du déficit des paiements courants de la France, source de chômage. Mais au lieu de poursuivre interminablement le débat entre les tenants de la compétitivité par la baisse des coûts et les tenants de la compétitivité par l’amélioration de la qualité productive, on s’efforça enfin d’articuler les deux dans le cadre d’un dialogue social rénové. Peu à peu, les allègements de charges sociales furent conditionnés par des accords de promotion de la compétitivité et de l’emploi dans les entreprises et dans les branches, grâce à un système de bonus-malus. Une nouvelle vision de l’entreprise émergea peu à peu, plus partenariale, plus proche des valeurs de l’économie sociale et solidaire, qui se vit consacrée juridiquement.

Cela permis de rouvrir le dossier du temps de travail, qui évolua de nouveau, mais de manière diversifiée, soit par des accords collectifs, soit par la généralisation effective du droit au travail rémunéré à temps choisi, qui bénéficia de protections particulières. Le temps choisi devint ainsi peu à peu une forme normale de l’activité professionnelle, que tout le monde se mit à pratiquer à un moment ou un autre de sa vie, afin de développer d’autres formes d’activités. On s’aperçut que les hommes en avaient besoin bien plus qu’on ne croyait, ce qui surprit.

On admit parallèlement que la recherche de taux de rentabilité exagérés était une cause de destruction sociale. Pour y remédier, on généralisa au sein de l’Union européenne un impôt sur les sociétés à taux progressif, qui devint un impôt communautaire alimentant le budget et réduisant la course au moins disant social. Les entreprises profitables furent ainsi incitées à augmenter davantage les salaires, tandis que la parenthèse des stock-options fût refermée, celles-ci étant à nouveau interdites.

Les relations avec le monde de la finance furent peu à peu pacifiées. On s’accorda sur les différentes manières de séparer les activités de crédit des banques de leurs activités de marché ; cela permit d’alléger les ratios de fonds propres qui entravent la distribution des crédits ; la Banque centrale Européenne fût autorisée à développer davantage ses interventions non conventionnelles, tant pour mieux réguler la conjoncture que pour faciliter la transition écologique. Le redressement budgétaire des Etats fût géré de manière plus modérée en optimisant ses effets intergénérationnels. Le climat macro-économique s’améliora nettement.

On en profita pour mettre en place un capital initiative, pour que la création d’activités soit facilitée, démocratisée et mise à la portée de chacun, les personnes qui en bénéficient cotisant ainsi pour aider celles qui les prennent. Un nouveau périmètre de solidarité fût ainsi crée.

La situation de l’emploi s’améliora et l’on vit enfin décroître le nombre de bénéficiaires de minimas sociaux.

Cela d’autant plus qu’un autre périmètre de solidarité fût étendu par la généralisation de l’assurance-chômage : les agents qui bénéficient de la sécurité de l’emploi dans les trois fonctions publiques acceptèrent de cotiser à l’assurance-chômage comme les salariés du secteur privé, suivis par les employeurs publics. Le régime d’indemnisation pût ainsi accroître son taux de couverture, actuellement inférieur à 50%, tandis que le service public de l’emploi disposait enfin des capacités d’accompagnement lui permettant d’aider efficacement les demandeurs d’emploi en difficulté. Les entreprises jouèrent le jeu et recrutèrent régulièrement des chômeurs de longue durée, ce qui rendit inutile la formule d’une obligation d’embauche particulière qu’il avait été un moment envisagé d’instituer.

Toutes ces dispositions furent concrétisées dans un Pacte civique pour l’emploi », auquel les citoyens, les diverses organisations qui structurent la vie économique et sociale, et les responsables politiques furent invités à adhérer.

L’un de ses résultats fût de mettre en valeur et de multiplier les actions créatives de la société civile et de favoriser de nombreuses expérimentations. Le développement du temps libre favorisait cela : des expériences de territoires sans chômage furent tentées, on réfléchit à un droit à l’emploi opposable à partir de l’expérience des contrats aidés, le mouvement coopératif et l’entrepreneuriat social se développa et se mit à jouer un rôle plus grand, l’économie sociale et solidaire passant de la marge au centre.

Ce fût une grande surprise : on vit les institutions internationales, les autres pays venir visiter notre pays pour s’inspirer de ces nouvelles recettes et voir comment les transposer chez eux. Nous ne cherchions plus à imiter les autres, ce sont les autres qui venaient voir comment nous imiter. Après avoir exporté la taxe à la valeur ajoutée en Europe, notre pays était à nouveau en mesure d’ajouter des valeurs à l’Europe !"

Jean Baptiste de Foucault

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